Cette période se caractéèrise par la couverture totale du territoire, la généralisation des couleurs, l'intervention de la publicité et l'arrivée de nouvelles marques.
Les voies carrossables en Europe en 1903 :
France 104 900 Km
Angleterre 81 300 Km
Autriche 33 300 Km
Prusse 27 700 Km
Hongrie 12 700 Km
Russie (d'Europe) 550 Km
DE DION BOUTON
Vers 1900 DE DION BOUTON utilise ce support pour sa promotion, avec un talent certain. Le décor qui utilise l'art nouveau est très réussi et le dos des cartes est couvert d'informations et de dessins à destination des clients : modèles de la gamme, moteurs, informations sur la mécanique, adresses des concessions de la marque... Ces cartes sont parmi les meilleures du moment par la qualité de l'impression, du détail et des couleurs.
C'est DE DION BOUTON, qui a semble t-il ouvert la voie de la publicité au travers de ce support, cela permettra par la suite d'abaisser fortement le prix de vente des cartes.
DE DION BOUTON coupe des Pyrénées
TARIDE
La prédominance à cette période revient à la société TARIDE qui avec une gamme très complète et de bonne qualité assure les plus fortes ventes.
Quelques cartes Taride étaient publicitaires.
BLONDEL la Rougery
Dans les premières années du siècle, la marque BLONDEL la Rougery fait aussi son apparition. Elle est la créatrice des cartes guides CAMPBELL où un petit guide est joint à chaque carte. Elle diffuse des cartes, dont la qualité est assez variable, à côté de cartes à prix bas de qualité très moyenne, on trouve d'autres cartes plus soignées et parfois très bien décorées.
1910-1920 Cliquer pour voir une carte
décorée
T.C.F.
Le T.C.F. est très présent, il réalise en plus des productions courantes, des cartes plus détaillées pour les zones touristiques, comme le Massif des Maures à l'échelle 1/20000 vers 1907 dont la précision est remarquable, on distingue le moindre bâtiment.
Sa production couvre toute la France.
Il produit aussi des cartes en association avec des éditeurs géographes.
G. THIBAULT
C'est un éditeur régional, qui publie entre 1900 et 1914, des séries de cartes de France
Carte publicitaire région de Laval environ 1900
environ 1900
Il couvre toute la france avec les cartes Plein Air
Adolphe JOURDAN
C'est un éditeur qui à publié entre autres choses une carte vélocipédique de la région d'alger en 1909.
Collection inconnue vue sur e-Bay
MICHELIN
Après quelques essais les cartes Michelin débutent réellement vers 1910.
Depuis 1900 la marque éditait le guide rouge qui comportait à partir de 1902 à la fin une petite carte de France. Michelin diffusait gratuitement ce guide à ses meilleurs clients. M. André Michelin après des études à l'école centrale de PARIS a travaillé au Ministère de l'intérieur, au service de la carte au 100 000ème, c'est ce savoir-faire qui lui a permis de mettre en place la cartographie comme nouvel axe de développement pour sa société.
La carte routière automobile la plus ancienne connue pour Michelin semble être la carte éditée à l'occasion de la coupe Gordon Benet en 1905. Cette carte représente au 1/100000eme le parcours de cette course qui se déroulait cette année là autour de Clermont-Ferrand.
Reproduction
C'est après cette réalisation que serait née l'idée vers 1906 de développer la cartographie et c' est vers 1908 que les premières études, pour la réalisation d'une série de cartes sur la France, ont commencé. En 1907 des cartes de l'Auvergne figuraient dans le guide rouge et une carte de France est publiée en 4 feuilles aux 1/1000000eme en couleur, à partir de 1908 cette carte peut être achetée séparément. L'année suivante une carte de la région de Clermont-Ferrand au 1/200000eme est distribuée gratuitement dans la région. Et c'est en 1910 que les premières cartes au 1/200000eme sont diffusées commercialement en commençant par Clermont-Ferrand et ensuite par des cartes en bordure de la Méditerranée et en région parisienne.
Les cartes sont dessinées entièrement par Michelin, plus de 3 000 calques sont établis (un pour chaque canton français). La couverture totale de la France, comprenant 47 feuilles, est entièrement terminée en 1913, cette même année une série de cartes sur les Iles britanniques en 31 feuilles apparaît.
Une des contributions importantes de Michelin est la croisade pour le bornage des routes en 1911. Qui a permis aux automobilistes de mieux se repérer, grace aux bornes kilométriques numérotées le long des routes et aux numéros correspondants indiqués sur les cartes, qui n'existaient pas dans les autres marques.
Une autre amélioration vient du système de pliage et du remplacement des pochettes par une couverture rigide solidaire de la carte, c'était plus rapide à ouvrir, plus simple à replier et moins fragile.
C'est le début d'une série de cartes qui à finalement, par son dynamisme et sa qualité, séduit les conducteurs et qui dure toujours.
Les Editeurs Géographes.
Les éditeurs géographes du siècle précédent, sont toujours présents, grâce à leur collaboration avec les grandes marques de cartes routières pour qui ils créent des modèles. Mais ils ont aussi parfois leur propre production, la plupart étaient revendeurs des cartes du service géographique des armées. Parmi les plus connus on peut citer :
Forest (Paris) qui a beaucoup travaillé avec le Touring-club de France.
Barrere Andriveau Goujon (Paris) qui a beaucoup travaillé avec DE DION BOUTON et le T. C. F.
La marque HACHETTE diffuse surtout des cartes départementales vers 1910; le peu de précision et le manque de détails, ne permettent pas de les considérer vraiment comme des cartes routières. Elles étaient plutôt destinées à un usage administratif ou d'enseignement.
Hachette diffuse aussi une cartes guide qui s'appuit sur la carte au 1/100000 du ministère de l'intérieur.
Des revues et journaux publient aussi parfois des cartes.
Ainsi que des marques automobiles.
le Service géographique de l’armée
Créé en 1887, le Service géographique de l’armée, qui succéda au Dépôt de la guerre (constitué par Louvois en 1688), proposa une cartographie entièrement nouvelle au 1 : 50 000, avec levers au 1 : 10 000 et au 1 : 20 000 pour remplacer la Carte d’Etat-major au 1 : 80 000 qui venait de s’achever.
Ce projet, qui ressuscitait celui de 1817, lequel n’avait pu aboutir faute de crédits suffisants, fut adopté en 1900 par la « Commission centrale des travaux géographiques » mais connut ensuite bien des vicissitudes : sa réalisation complète allait demander pas moins de 80 ans ! C’est l’Institut géographique national qui achèvera le travail, en 1980, soit 40 ans après sa propre création par le général Hurault, en 1940, au moment de l’invasion allemande.
Le découpage des 1093 feuilles, centré sur Paris, et leur numérotation matricielle par colonnes et lignes sont toujours en vigueur aujourd’hui. La lisibilité a été considérablement améliorée par rapport à l’Etat-major grâce à l’impression en couleurs.
Autre innovation : la carte est dotée d’une légende et elle s’adresse à tous les publics et non plus aux seuls initiés. Enfin la courbe de niveau a définitivement gagné la partie après un siècle d’hésitations, rehaussée d’un ombrage (ou estompage) suggérant le relief, comme dans un dessin en trompe-l’oeil où la lumière est supposée venir, paradoxalement, du nord-ouest.
Sur le Géoportail de l'IGN :
Paris et ses environs en 1906